Rendre hommage à celui qui fut notre président durant ces 9 dernières années

Danke für 9 Jahre Präsidentschaft im SEV

Rede von Francois Gatabin am Kongress 2005 zum Abschied von Ernst Leuenberger als Präsident des SEV. (Texte en français)

Chères et chers collègues, mesdames et messieurs les invités,

Voici le moment venu de rendre hommage à celui qui fut notre président durant ces 9 dernières années. A l’issue de ce Congrès, Ernst mettra un terme à 32 ans de syndicalisme professionnel, d’abord comme secrétaire de l’Union syndicale de Soleure, puis comme vice-président et enfin comme président du SEV, poste qu’il occupe depuis 1996. Parallèlement à ces fonctions professionnelles qui auraient déjà suffit à en user plus d’un d’entre nous, Ernst a occupé de nombreux autres mandats ; politiques notamment, au sein du PS soleurois, puis sur le plan fédéral au Conseil national et au Conseil des Etats. Ces activités politiques l’ont amener jusqu’à la charge de premier citoyen du pays. C’était en 1998 et cette année-là, pour la première fois, un syndicaliste professionnel accédait à cette prestigieuse fonction. Ce fut un honneur pour l’ensemble du mouvement ouvrier et syndical suisse, mais bien entendu plus particulièrement pour le SEV.

Je pourrais me contenter de vous lire son curriculum vitae, et je vous assure que cela nous occuperait un certain temps, mais j’ai préféré me concentrer sur l’homme et son action à la tête du SEV.

Si l’on parle d’action, Ernst restera dans l’histoire de notre syndicat comme le président qui a accomplit le passage extrêmement délicat du statut des fonctionnaires à la convention collective de travail. Aujourd’hui je n’ai aucun doute, notre chance à l’époque fut d’avoir ce président, un président non issu du monde ferroviaire, au regard neuf et pragmatique qui était en mesure d’analyser la situation de manière objective. Grâce à cette position particulière il fut possible, pour la première fois, de rassembler des syndicats qui ne se parlaient pas depuis des années au sein d’une communauté de négociations que plus personne n’aurait l’idée aujourd’hui de remettre en question. Cela est tellement vrai que les présidents des syndicats de la communauté de négociation, Transfair, VSLF, Syndicats des cadres, ont également tenu à lui rendre hommage et que pour la première fois ils sont présents lors d’un de nos Congrès, qu’il me soit ici permis de les saluer très cordialement. Mon cher Ernst, si aujourd’hui encore nous avons un contrat collectif d’un bon niveau, c’est en grande partie à toi que nous le devons, à charge pour nous de le maintenir à ce niveau malgré les attaques auxquelles il est continuellement et de plus en plus confronté.

Sur le plan interne, Ernst a mis sur pieds une nouvelle structure de direction, avec trois vice-présidents, qui pourrait être un premier pas vers une rationalisation et une modernisation de nos structures. Cette structure de direction fonctionne depuis 4 ans maintenant et durant ces 4 années j’ai eu le privilège de côtoyer Ernst de très près et de collaborer étroitement avec lui et croyez-moi chers et chères collègues, c’est certainement une des meilleures choses qui me soit arrivée même si ce n’était pas toujours facile, l’homme ayant les défauts de ses qualités. Travailler avec une star de la politique suisse c’est un peu comme travailler avec une cantatrice d’opéra et je puis vous assurer qu’Ernst à parfois des caprices et des exaspérations de véritables divas et que sur ce point il n’a rien à envier à Maria Callas ou autre prima dona. Mais on lui pardonne bien volontiers, cela faisant sans doute partie du personnage au même titre que le chapeau et les cigares et que derrière cette image, il y a un homme et un intellectuel qui, selon la définition du philosophe français Jean Paul Sartre, reste fidèle à un ensemble politique et social, mais ne cesse de le contester.

J’espère quant à moi que tu vas continuer encore longtemps et avec la même vigueur à contester notre ensemble politique et social helvétique comme tu as su le faire encore dernièrement dans le cadre de l’ouverture du réseau ferroviaire et de la protection des conditions de travail en Suisse. Bien entendu, ce dossier est loin d’être boucler aujourd’hui et il fait partie de l’héritage que tu nous transmets. Héritage qui se compose, si vous me permettez une métaphore ferroviaire, de voies et d’aiguillages, les conventions collectives de travail, ainsi que de matériel roulant et de personnel, le secrétariat syndical tel que tu nous le laisses et, bien entendu, le plus important, nos membres. La plus grande partie du travail a été réalisée, mais il nous reste beaucoup à accomplir. Le SEV se trouve face à de nouveaux défis et avant de prendre une retraite bien méritée, tu as pris soin de tourner les aiguilles dans la bonne direction, à nous aujourd’hui de prendre soin de l’instrument performant que tu nous lègues et de poursuivre dans la direction que tu nous as indiquées.

Au nom des 50'000 membres du SEV, je te dis simplement merci et je vous prie, chers et chères collègues, en l’honneur de notre président et du grand syndicaliste qu’il est, de vous lever et de chanter avec nous la première strophe de l’Internationale.

Francois Gatabin

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